samedi 25 octobre 2014

Le Mesnil-Adelée samedi 25 octobre 2014

Les oiseaux du verger : le Mesnil-Adelée chez Clément Joseph


L’horaire n’est pas favorable à l’activité des oiseaux : quelques discrètes manifestations, cris ou oiseaux en vol, sont cependant repérées pour 20 espèces.

Des cavités dans un pommier
Le verger de pommiers haute tige (dit encore « pré verger », « jardin », « cour plantée », « plant » selon les régions normandes) est un habitat complexe : des troncs, des branches, des fleurs ou des fruits, de l’herbe (et du bétail en dehors de la saison de la récolte des pommes). Nous repérons le pouillot véloce chassant des insectes au niveau du feuillage ; au printemps il a niché au pied de la haie : la complémentarité entre le verger et la haie est importante à souligner. Cette présence de nombreux oiseaux insectivores venus de la haie augmente la protection des pommiers contre l’impact des insectes déprédateurs. Inutile de traiter le verger haute tige aux insecticides! Le rouge-gorge est aussi un évadé de la haie. L’arrivée de migrateurs du nord et de l’est de l’Europe rend les rouges-gorges agressifs et remuants : il faut éloigner le voisin à bonne distance (quelques dizaines de mètres...)

D’autres passereaux sont encore plus étroitement liés au pommier haute tige : ce sont ceux qui nichent dans les cavités des troncs. Mésange charbonnière et mésange bleue seront entendues. Le grimpereau des jardins est ici attiré par les écorces crevassées des troncs où il chasse de petites proies. Les cavités sont dues aux blessures, à la taille des branches ou encore sont creusées par les pics. En vieillissant, le tronc forme de l’humus au fond du trou, des insectes particuliers – certains rares et menacés - vont venir y pondre.
Le ruisseau

À plusieurs reprises, le chardonneret passe en vol. Le verger de pommiers est son habitat préféré. Le nid est construit le plus souvent en bout de branche. D’autres espèces vont utiliser les fourches plus fortes, la plus caractéristique étant la grive draine (« la grive des pommiers » des Normands) que nous entendons crier. Le plus souvent, elle construit son nid ébouriffé dans la fourche principale du tronc.

Un ruisseau coule en limite du verger. Le martin-pêcheur crie en vol en remontant le cours et la bergeronnette des ruisseaux survole la propriété. 

Clément nous explique le travail de greffage des surets devant la pépinière (la sultière). En octobre, il prépare sa cave (lavage soigneux des tonneaux), sa presse (originale : c’est une presse de vigneron), ses bouteilles... Et la récolte commence !
Dans la cave

Dégustation de deux cidres et discussion autour de l’avenir du verger : c’est le consommateur qui commandera le futur, selon ses choix. L’évolution régressive du cahier des charges de certaines AOC cidricoles fait craindre le pire pour le devenir des vergers haute tige normands...
Merci à Clément  pour son accueil et ses commentaires professionnels. Son expérience en agriculture biologique a fait de lui un précurseur dans notre région.
Pour passer chez lui acheter du cidre, téléphoner le soir au 02 33 59 99 39 (laisser un message en cas d’absence).

Liste des espèces dressée par Sébastien Crase :

Mésange charbonnière, mésange bleue, grimpereau des jardins, pouillot véloce, chardonneret élégant, rouge-gorge familier, grive draine, merle noir, troglodyte mignon, accenteur mouchet, pie bavarde, geai des chênes, roitelet huppé, roitelet à triple bandeau, corbeau freux, choucas des tours, linotte mélodieuse, pipit farlouse, martin-pêcheur d’Europe, bergeronnette des ruisseaux.

La propriété est un refuge du réseau du Groupe ornithologique normand. En 8 visites, 45 espèces ont été notées au moins une fois dont le pic épeichette, le rouge-queue à front blanc, le pipit spioncelle...

Jean Collette

dimanche 19 octobre 2014

La ferme du Petit Changeons

le 19 octobre 2014
Vallon à bergeronnette des ruisseaux
La ferme du Petit Changeons

Aujourd'hui, nous sommes 15 à participer à cette sortie, accueillis sur la ferme du Petit Changeons, à cheval sur Avranches et le Val Saint Père, par Aymeric Leprovost et ses associés.

En descendant, nous voyons sur le château les choucas qui logent dans les cheminées. Chaque soir, ils quittent le secteur pour un dortoir situé au Val Saint Père, dont ils reviennent dès la fin de la nuit, avant le lever du soleil. Les étourneaux se perchent sur le paratonnerre.
Etourneaux sansonnets

Le vallon dans lequel la petite ferme se trouve est fréquenté par des bergeronnettes des ruisseaux qui circulent sur toute la longueur du "Petit Changeons" et s'en éloignent régulièrement, car elles occupent un territoire de grande taille.

Le secteur, très boisé, nous permet d'entendre et de voir furtivement le rougegorge (rares chants), le merle noir, la grive musicienne, le pinson des arbres, le troglodyte, la mésange bleue, la mésange charbonnière, la fauvette à tête noire (un chant !), le geai, le pic épeiche ou l'accenteur. Le roitelet à triple bandeau est-il de passage ? des visites régulières permettraient de le vérifier.

Dans la partie plus dense du bois, des cris de sittelle torchepot ou de grimpereau des jardins s'entendent. C'est dans les parties plus ouvertes que nous rencontrons le pouillot véloce, dont une grande part de nos populations va migrer vers le sud ; la pie ; la buse variable. Deux individus se font houspiller par des corneilles. L'une de ces deux buses pousse encore des cris de juvénile, ce qui devient rare en octobre.

Le temps très doux poussent les frelons européens à la recherche de nourriture. Il semblent très nombreux. Nous découvrons un nid situé au pied d'un poirier creux.

Le vent, orienté depuis plusieurs jours au sud, encourage les oiseaux à la migration. Nous sommes survolés toute la matinée par de nombreux pinsons des arbres, des grives mauvis, un chardonneret, des alouettes des champs, des pipits farlouses et quelques bouvreuils pivoines au cri doux et plaintif. Des alouettes lulus dont on reconnaît la silhouette à la queue courte passent aussi en petites troupes. Quelques-unes resteront en hiver, dans les champs ouverts, à la recherche de graines d'adventices. Si les chaumes lui conviennent bien, l'obligation de couverture hivernale par une culture intermédiaire (moutarde par exemple) pour empêcher le lessivage de l'azote risque de la gêner.
nid de frelons

Des mouvements d'oiseaux locaux : pigeons ramiers, mouettes rieuses, goélands argentés, sont bien visibles. Un faucon crécerelle crie à l'extérieur de notre terrain d'exploration. Lorsqu'une mésange à longue queue lance une alarme, nous levons les yeux pour profiter du passage d'un épervier d'Europe, assez grand pour qu'il s'agisse d'une femelle : le mâle est nettement plus petit.

Au total, si on ajoute le passage d'un pigeon biset domestique, 33 espèces ont été vues en une matinée, prouvant l'intérêt écologique de l'endroit. En plus des oiseaux, les plantes ajoutent de la valeur : La prairie maigre à l'ouest montre une belle diversité de plantes à fleurs (les dicotylédones) dont des molènes, des centaurées ; le sous-bois, peuplé de houx fragon (Ruscus aesculus) montre l'ancienneté du boisement ;les grands arbres du parc sont remarquables : résineux, ifs, tilleuls, châtaigniers ; certaines haies sont porteuses de nombreux petits fruits : prunelles, cynorhodons (le fruit de l'églantier), cenelles (fruit de l'aubépine) ; Au bas de la pente, un très beau massif de lierre, sur un ancien bâtiment, porte d'innombrables fleurs qui sont fréquentées par de nombreux insectes. A la fin de l'hiver, les fruits du lierre permettront aux grives, merles, fauvettes à tête noire et autres frugivores de faire la soudure avec le printemps.
Notre groupe, dans la prairie maigre

Jean a fait un relevé de terrain dont le principe est de placer sur un plan de l'endroit les contacts de chaque oiseau posé.
 Les oiseaux qui survolent le site ne sont pas pris en compte. C'est lorsque le site est suivi régulièrement que ces relevés de terrain prennent toute leur valeur, permettant de caractériser avec précision l'intérêt ornithologique de chaque partie.

Thierry Grandguillot

Le massif de lierre en fleurs


prochaines sorties : 
samedi 25 octobre au Mesnil-Adelée, rdv à 14h30 à la salle des fêtes pour une visite d'un verger.

au salon bio de Pontorson, le dimanche 16 novembre, nous tiendrons un stand et nous ferons une sortie publique à 14h30.


Suite d'une sortie de l'hiver dernier :
La vallée de la Bourdonnière, à Saint Martin des Champs, a fait l'objet d'une convention entre la mairie et le Groupe Ornithologique Normand, devenant un "Refuge de nature".
La Manche Libre