dimanche 22 mai 2016

Les oiseaux de la fermette de Bellefontaine

     Dans le cadre du suivi des refuges du GONm, la Fermette  a vu circuler ce dimanche un groupe de 13 participants. Malgré nos craintes, le ciel fut clément... Il ne sera pas dit qu’il neige ou qu’il fait toujours froid à Bellefontaine lors des sorties ornitho !

Y’en a qui suivent pas, j’ai les noms !
(photo J. Collette)
Et merci pour le café-croissant...
     L’essentiel des observations est résumé sur la feuille de synthèse fournie à tout adhérent du réseau des refuges.

(cliquez pour agrandir)
     Vingt espèces, liste sur plan confirmée par celle de Sébastien. Et même probablement 21 si on ajoute le bouvreuil entendu entre deux conversations mais dont l’audition du cri ne put être partagée avec les participants. Il faut dire que nous avons tous été assez bavards, entre jardin, cultures, botanique, etc, les sujets de conversation furent variés. Le milieu très homogène représente bien ce qu’était le bocage du début du 20e siècle : ici, petites parcelles, talus à hêtre, bosquet, ruisseau et zone humide, bâtiments. La qualité des haies est illustrée par la présence des fauvettes et pouillots (fauvette à tête noire, fauvette des jardins, pouillot véloce) mais aussi le beau score de l’accenteur (5 chanteurs avec celui du voisin tout proche). Les nombreux merles vus au sol chassant sur les parcelles labourées profitent des proies faciles à capturer : c’est la saison des jeunes à nourrir ! Des mésanges bleues nourrissent aussi des poussins présents dans le nichoir posé par « l’équipe des jardiniers » cet hiver. Les parcelles labourées sont riches d’herbacées liées aux sols cultivés, dont les graines expliquent la présence de la linotte, du chardonneret. Les pissenlits dont les capitules ont été abondamment attaqués portent la marque du passage des granivores du lieu : outre la linotte et le chardonneret, le pinson, le moineau, le bouvreuil sont aussi consommateurs de ces graines sauvages indispensables à ces passereaux, groupe le plus en déclin en Europe actuellement.

     La carte (8,5 ha ?) du relevé (partiel) porte les indices notés sur la partie recensée. Les chanteurs sont localisés essentiellement sur le tracé des haies : ce sont toutes des espèces forestières liées à l’arbre et au buisson (ce qui n’est pas le cas du moineau ou de l’hirondelle). D’où le lien très fort entre la densité des oiseaux bocagers (exprimée en nombre de couples pour 10 ha) et le linéaire de haies (exprimé en m/ha) Ici, la densité de 187 m/ha est remarquable d’autant qu’elle est associée à un bosquet central connecté au réseau de haies. Un vrai cas d’école qui mérite d’être mis en lumière dans le cadre de la « simplification » généralisée du paysage agricole du Sud-Manche en cours depuis 30 ans, d’autant plus que l’exploitation agricole se poursuit selon un modèle économique original, respectueux de la « nature » en particulier.

     Pour mémoire, le réseau des refuges du GONm mis en place depuis 20 ans fonctionne selon une convention qui stipule
  • que le propriétaire adhère à l’association (années civiles) ;
  • que le Groupe ornithologique normand s’engage à proposer un observateur (nommé « correspondant » dans la convention) qui assure un inventaire au minimum chaque année. Les données sont transmises au propriétaire avec des commentaires éventuels si besoin. Si des conseils de gestion sont apportés, leur mise en œuvre n’est pas obligatoire, nous fonctionnons sur le mode de l’échange d’information.
     Environ 250 conventions ont été signées à ce jour, pour des milieux variés : jardins privés, parcs urbains, carrières, fermes (dont une majorité de fermes bio), gites ruraux, fermes hippiques et haras, zones vertes industrielles, établissements scolaires, etc.
                                                                                 Rédaction : Jean Collette


Le Val Saint Père à vélo

Sortie Groupe Ornithologique Normand / Vélocité / Handi Baie


     Aujourd'hui, nous étions 10 et nous étions bien chanceux ! Après les fortes pluies de la fin de la nuit, le temps s'est tenu toute la matinée. L'intérêt d'associer le vélo à l'ornithologie nous permet de passer en peu de temps d'un milieu à un autre.

     Dans le bourg du Val Saint Père, les passereaux les plus fréquents chantent et nourrissent : étourneaux, merles, pinsons des arbres, rougegorge, grive draine se montrent tour à tour.

Hypolaïs polyglotte : un mâle chante.
     Quelques minutes plus tard, dans une zone où les arbres sont plus espacés, un chant nerveux nous fait nous arrêter : nous sommes dans le territoire d'une hypolaïs polyglotte qui se montre au bout d'un long moment. Cette fauvette assez jaune est revenue d'Afrique depuis quelques semaines. Une mésange à longue queue passe, puis crie pour s'identifier.

Goélands argentés. Celui de droite est un jeune.
     Au bord de la Sée ce sont les hirondelles de rivage qui retiennent longuement notre attention. Un groupe d'une bonne quinzaine chasse au-dessus de l'eau. Elles creusent des terriers dans l'à-pic de tangue sur le bord de la rivière. Ces terriers, proches les uns des autres, forment une colonie. Autour de la baie du Mont Saint Michel, quelques centaines de couples sont comptés chaque année. Mais à l'échelle de la Normandie on se rend compte que cet oiseau est relativement rare car son besoin de micro-falaises de terre ou de sable ne se rencontre pas partout. En dehors des fleuves et des estuaires, elle peut s'installer dans des carrières.
L'alouette chante en vol au-dessus de son territoire. L'herbu est fréquenté par les corvidés : choucas qui viennent d'Avranches où ils nichent, corneilles et corbeaux freux. Deux goélands argentés se reposent.

Sourcil blanc : le phragmite des joncs.
     De chaque côté des bâtiments de l'aérodrome des roselières se sont développées ces dernières années. Une observation patiente nous permet d'entendre au moins 5 rousserolles effarvattes et d'en apercevoir une. Son chant ressemble à celui de l'hypolaïs mais il est plus calme. Un phragmite des joncs au sourcil blanc se montre deux fois. Le manège des pouillots véloces est intéressant : venant de deux territoires différents, nous les voyons venir dans la roselière et en repartir avec le bec plein : ils vont nourrir leurs poussins en utilisant la grande réserve d'insectes de la roselière. La recherche d'insectes doit être facile, car ils ne restent que peu de temps.

     Plus difficile à voir, la gorgebleue à miroir était juste de l'autre côté des roseaux. Mais après avoir chanté, elle a disparu.

Corneilles noires.
     Les prés-salés nous permettent de voir des ragondins (on nous en signale un albinos), des canards colvert, des aigrettes garzettes qui nichent à Tombelaine. Une bergeronnette printanière se tient sur une vieille meule de foin. Elles est très jaune, jusqu'au dessus de la tête. Il s'agit donc de la race flavéole.

Aigrette garzette avec sa fine huppe.
     L'herbu est aussi fréquenté par le merle noir et de nombreux jeunes étourneaux reconnaissables à leur plumage brun terne et surtout à leur cri ... insistant !

Quelques moineaux pendant le retour, à petite vitesse, et nous nous quittons juste avant une petite pluie.

Thierry Grandguillot

Prochaines sorties :
Le samedi 4 juin, Avranches, quartier de la Turfaudière
RV à 9h30 devant le café le Cod Bar rue Jean Mermoz.
Dans le cadre de la fête du quartier de la Turfaudière, le GONm propose une sortie à la découverte des oiseaux du quartier. 44 espèces ont été observées depuis le mois de mars au cours de sorties hebdomadaires. L'avifaune s'est révélée originale, le quartier très ouvert et boisé communique avec d'autres zones vertes voisines.
Gratuit, ouvert à tous.
Contact Jean Collette 02 33 48 95 63
Le dimanche 5 juin, à 9h30 au Bec d'Andaine, dans le cadre de la Rando Baie. (site)
Le dimanche 19 juin à 9h au Bois Dardennes à Ducey, RDV au second parking en venant du bourg.

La pie.
Pas facile de voir au-dessus des roseaux !