dimanche 11 septembre 2016

La Roche Torin, à Courtils


Une sortie placée sous le signe des rapaces ! Dès le début, peu après avoir été survolés par un chevalier gambette, en pointant la lunette sur l'herbu de Vains, nous voyons le balbuzard pêcheur : très sombre car vu de dos, le contraste front blanc / bandeau noir sur les yeux / gorge blanche ne laisse pas de doute. Cet aigle pêcheur vient probablement d'Écosse ; il fait une halte de quelques jours dans la baie où il se nourrit de mulets, avant de rejoindre, par petites étapes, l'Afrique. 
Un épervier

Au bord de la rivière, un chevalier guignette attrape un minuscule poisson. Les hirondelles rustiques, toute la matinée, passent vers le sud en petites troupes, virevoltent en chassant, frôlent la surface de l'eau calme.

Sur les grèves dégagées à marée basse, les mouettes rieuses sont les plus nombreuses. Nous n'avons pas pris le temps de les détailler, mais il y avait aussi des goélands argentés et des goélands marins. Les corneilles noires fréquentent aussi les mêmes endroits, ainsi que des hérons cendrés, des aigrettes garzettes.

Une absence remarquée : le tadorne de Belon : tous les adultes ont fait leur migration de mue vers le site traditionnel de la mer des Wadden (Allemagne).
Héron cendré et jeune goéland

À plusieurs reprises, le traquet motteux retient longuement notre attention. Ce nicheur rare en Normandie est vu à la migration. Ceux qui sont arrivés cette nuit prennent le temps de reconstituer leurs forces avant de repartir dans quelques nuits.

Les alouettes sont discrètes : pas de chants, peu de cris. Il faut dire que lorsque les passereaux muent (chaque année, les petits oiseaux changent l'ensemble de leur plumage), leurs capacités de vol sont légèrement amoindries.

Sur l'herbe bien tondue par les moutons, 2 pluviers guignards sont repérés. Ce rare petit limicole est surtout présent dans le prairies d'altitude de Scandinavie. Comme le traquet motteux. En migration, Il retrouve lui aussi à la Roche Torin son milieu : la pelouse rase. Nous le reconnaissons à son sourcil crème bien marqué se prolongeant jusqu'à la nuque et à son pâle collier séparant la poitrine en deux.
Les pluviers guignards (cliquer pour agrandir ...)

5 autres pluviers nous interpellent : plus éloignés, nous n'arrivons pas à reconnaître les caractéristiques du guignard. Ce sont en fait des pluviers dorés, bien plus fréquents en Normandie.
Goélands marins

Un faucon crécerelle chasse, en vol du "Saint-Esprit".
Traquets motteux sur la clôture

Au pied de la clôture qui protège la zone de protection de l'obione pédonculée des bergeronnettes grises à différents âges chassent. Sur les barbelés des tariers des prés et des traquets motteux se perchent, à l'affût. 
Étourneaux sansonnets

Un épervier taquine un groupe d'étourneaux puis s'élève juste au-dessus de nous. Un crécerelle tente une petite intimidation et repart. Cette longue observation est intéressante car l'épervier est la plupart du temps furtif, volant à faible hauteur et disparaissant derrière une haie.

Quelques autres espèces ont été vues : le pipit farlouse près de notre départ, le merle noir dans les haies garnies de mûres, des linottes, des pigeons ramiers, deux poules d'eau près des voitures, des courlis cendrés sur les grèves, une buse. Mais aussi une belette ou deux, en tout cas vue deux fois. Soit 29 espèces pour 26 participants !
Grand cormoran

Nous avons aussi remarqué quelques plantes de l'herbu :

L'armérie maritime, qui pousse aussi dans les pelouses alpines ;

la lavande de mer, qui fleurit en fin d'été ;

Le spiranthe contourné, une très petite orchidée des pelouses sèches, à la floraison décalée par rapport à sa famille.

Thierry Grandguillot


Prochaines sorties en Avranchin :
Dimanche 16 octobre
Visite de la ferme Lechartier à Saint Senier.
RDV à 9h au parking du magasin Leclerc d'Avranches.
Prévoir bottes et jumelles

Dimanche 13 novembre
Saint Georges de Livoye
RDV à 9h30 au parking du Moulin, ou 9h15 au jardin des plantes d'Avranches pour covoiturer.
Prévoir bottes et jumelles.