dimanche 17 septembre 2017

Vains, la pointe du Grouin



    Nous étions 18 participants dont 2 Mayennais à cette sortie de rentrée avec un temps agréable, contrairement aux prévisions météorologiques. Au cours de notre périple nous avons exploré plusieurs milieux différents : village, herbu, estran, chaumes et bocage avec pour conséquence l’identification de 47 espèces d’oiseaux en moins de 3 heures, ce qui est remarquable.

    A la mi septembre, la migration postnuptiale est déjà perceptible pour les passereaux, ainsi au cours de la matinée nous avons vu des dizaines d’hirondelles de cheminée, quelques pipits farlouses, alouettes des champs et bergeronnettes flavéoles se dirigeant vers le sud.


Caché dans la haie ...
    A proximité  de l’Ecomusée, quelques chants ont été entendus parmi lesquels l’accenteur mouchet, le rouge gorge familier, le pouillot véloce et le pigeon ramier qui niche encore à cette saison.
Le pigeon ramier sur son rameau de peuplier
    Egalement présents sur ce site le choucas des tours, la pie bavarde, la mésange bleue, la mésange charbonnière, l’étourneau sansonnet et une bande de 11 grives draines.
    Après nous nous dirigeons vers le Grouin du Sud, en prenant la route côtière bordée de haies regorgeant de baies comestibles pour les oiseaux sédentaires et migrateurs. Sur quelques dizaines de mètres nous observons une petite troupe de moineaux domestiques, l’accenteur mouchet, le verdier d’Europe, 1 mâle de fauvette à tête noire, le pinson des arbres, la mésange à longue queue, le troglodyte mignon, le merle noir, la grive musicienne et une petite troupe de 40 linottes mélodieuses.
    Dans une prairie à droite de la route se trouve une bande de mouettes rieuses et au moins 2 goélands cendrés.
Le chien du guide court et chasse les oiseaux du bord de l'eau (hérons, spatules ...)
    La balade se poursuit vers le Grouin du Sud et là nous avons la chance d’observer un grand nombre d’oiseaux sur l’estran.
Cormorans, héron cendré, spatule baguée, et une hirondelle !
    La mer est basse et les oiseaux se nourrissent dans les filantes, les petites mares laissées par la marée mais aussi au bord et dans les rivières (la Sée et la Sélune) qui se jettent dans la mer.
Tout le monde pêche au même endroit, sur un banc de poissons.
    Sur le bord 4 spatules blanches, dont 1 baguée, au long bec allongé, s’alimentent en filtrant l’eau à la recherche de plancton et de petits poissons.
Héron cendré
    Dans une partie peu profonde de la rivière, un banc de petits poissons attire les « pêcheurs », dont 66 grands cormorans, les plongeurs ; 18 aigrettes garzettes et 8 hérons cendrés, les « harponneurs ».
Aigrettes, hérons, cormorans en pêche.
    De plus cette agitation semble avoir attiré un balbuzard pêcheur. Aussi nommé aigle pêcheur, c’est un oiseau de proie qui passe et séjourne quelques temps en baie du Mont Saint-Michel chaque année en septembre avant de gagner l’Afrique. D’une longueur de 52 à 60 centimètres, d’une envergure de 1,60 mètre, il se reconnaît à son ventre blanchâtre et sa calotte blanche.
Le balbuzard. Si si, c'est lui. De très loin.
    A proximité sur l’estran plusieurs espèces de laridés sont rassemblées et se reposent, parmi lesquelles de nombreuses mouettes rieuses, des goélands argentés adultes et juvéniles, des goélands marins, 1 goéland brun reconnaissable à ses pattes oranges et 1 goéland leucophée anciennement sous espèce méditerranéenne du goéland argenté, il est assez facile à reconnaître avec ses ailes gris foncé et ses pattes jaunes. Il est observé en petit nombre dans le secteur surtout en fin d’été. Parmi les laridés il y a également 4 tadornes de Belon, joli canard marin, la presque totalité de la population est actuellement en train de muer aux abords de la mer de Wadden et reviendra sur nos côtes à la fin de ce mois avec un plumage neuf.
Traquet motteux
    Pour compléter ce spectacle naturel, 2 traquets motteux de passage stationnent sur la pointe du Grouin, puis à proximité. Ce petit turdidé ne niche pratiquement plus sous nos contrées mais il passe au printemps et fin d’été au cours de ses migrations  pré et postnuptiales. D’une longueur de 14 à 16 cm, il est reconnaissable à son croupion blanc en forme de U renversé lorsqu’il vole, de plus il se tient bien en vue sur un piquet, un caillou ou une butte de terre.
Pendant l'observation des spatules.
    Avant de quitter le bord des herbus, nous balayons le site à la lunette, c’est à ce moment que nous entendons le chevalier gambette mais ne le voyons pas il se trouve probablement dans une filante au bord de l’herbu.
    Une femelle de busard Saint-Martin au croupion blanc, explore le site à faible hauteur à la recherche de nourriture. Sur un piquet de clôture, au loin, un balbuzard est posé et consomme une proie, s’agit-il de l’individu observé une demi-heure plus tôt ?
    2 buses variables sont posées au sommet d’une haie en bordure de l’herbu et 1 faucon crécerelle fait le « Saint Esprit ».
Le faucon crécerelle
    Nous empruntons ensuite un chemin creux bordé de haies nous y rencontrons encore d’autres espèces : l’épervier d’Europe, 10 faisans de chasse, la bergeronnette grise, le chardonneret élégant, le corbeau freux et la corneille noire.
    Cette sortie est, sans conteste, l’une des plus riches que nous ayons faites dans l’Avranchin.
Texte Luc Loison
Photos Thierry Grandguillot

Prochaine sortie  le dimanche  15 octobre à la ferme de Changeons à Avranches, rendez-vous à 9h place du Jardin des Plantes.